Dans sa première année, votre bébé saisit les objets autour de lui, parfois avec les deux mains. Au début, on ne prête pas forcément attention à la main dominante mais la question arrive vite, surtout lors des premières activités de peinture et de dessin. À ce moment-là, comment savoir si son enfant est droitier ou gaucher ? Peut-on le savoir dès tout petit ou faut-il attendre les premières activités de coloriage et d’écriture ? L’hérédité a-t-elle un rôle ? Pour répondre à toutes ces questions, inutile de consulter les astres ! Il faudra surtout être observateur et, si besoin, faire passer un test de latéralité à votre enfant pour vous assurer de la réponse.
À partir de quel âge peut-on savoir si un enfant est droitier ou gaucher ?
À l’âge de l’entrée à l’école, vers 2 ou 3 ans, on peut déjà être tenté de vouloir déterminer si un enfant est droitier ou gaucher. Cependant, c’est un peu tôt. Avant 5 ou 6 ans, il n’est d’ailleurs pas rare de voir un enfant changer de main dominante en l’espace de quelques jours. Une semaine vous le pensez droitier et la semaine suivante il attrape son crayon de la main gauche pour finalement revenir quelques temps après à la main droite.
C’est une étape normale. Avant 6 ans, la latéralité de l’enfant n’est pas encore assurée à 100 %. Autrement dit, le fait d’être droitier ou gaucher peut encore évoluer et changer au cours du temps.
Toutefois, certains enfants déclarent assez tôt (vers 4 ans ou un peu avant) une main dominante pour ne plus en changer ensuite. Ce sont souvent des enfants qui ont une attirance vers les activités graphiques ou de motricité fine. Ces activités nécessitent de fait d’utiliser ses mains et ses doigts avec précision. Que ce soit pour s’amuser avec des outils ou pour dessiner, cela sollicite le poignet et toute la main ainsi que l’épaule. Ils développent alors naturellement une habileté motrice plus forte d’un côté, soit à droite ou bien à gauche.
Comment savoir si mon enfant est droitier ou gaucher : le test de latéralité
Pour savoir si un enfant est droitier ou gaucher lorsque le doute persiste, il est tout à fait possible de prendre rendez-vous auprès d’un psychomotricien afin de lui faire passer un bilan moteur.
Toutefois, l’attente pour un rendez-vous de ce type peut être longue et semée d’embûches. Ces spécialistes sont souvent très sollicités et selon la région où vous résidez, il peut se passer plusieurs semaines voire quelques mois avant d’obtenir le sésame.
En attendant, pour vous aider à y voir plus clair, il existe un test de latéralité gratuit mis au point par Danièle DUMONT. Elle est docteure en sciences du langage et auteure de la méthode d’apprentissage de l’écriture manuscrite du même nom.
Cela ne remplace pas un bilan psychomoteur, mais ce test offre tout de même des points d’attention précis. L’idée générale est la suivante : vous allez observer la manière dont votre enfant effectue certains gestes du quotidien en cochant sur un document s’il les réalise de la main droite ou la main gauche. Entre autres, vous devrez observer avec quelle main il utilise la brosse à dents, se gratte la tête ou attrape un geste en hauteur, etc. Cela doit se faire dans un cadre informel, votre enfant ne doit pas se sentir observé. Vous devez prendre note discrètement sans qu’il ne pense devoir réussir ni risquer de rater un test.
Les observations devront se faire au moins 5 fois chacune pour pouvoir établir une moyenne et vous permettre de savoir si votre enfant est droitier ou gaucher.
Mon enfant est-il droitier ou gaucher par hérédité ?
Dans les familles de gauchers, on croit souvent que ce fait est dû à l’hérédité. C’est vrai, mais seulement en partie. Il existe effectivement une bien plus forte probabilité d’avoir un enfant gaucher lorsque les deux parents le sont, mais ce n’est pas systématique pour autant. Deux parents droitiers peuvent très bien avoir un enfant gaucher par exemple. D’autres facteurs interviennent, notamment l’environnement, dont nous parlerons un peu plus bas dans cet article.
Par ailleurs, certains enfants peuvent développer une main dominante à gauche ou bien à droite par effet de miroir. Placé en face à face avec un camarade, un enfant peut inconsciemment reproduire ses gestes et utiliser une main par effet de miroir. Ainsi, un droitier peut se retrouver à utiliser sa main gauche s’il est placé en face d’un autre droitier, et inversement.
De la même manière, un jeune enfant qui commence tout juste à se saisir de crayons ne sait pas encore réellement se servir de ces outils. Il va donc chercher à imiter ce qu’il voit autour de lui. En effet, le maniement du crayon n’est pas inné. Pour savoir comment procéder, votre enfant va alors naturellement opérer par imitation. Il vous observe écrire la liste des courses ou remplir des papiers administratifs avec telle ou telle main et va se dire instinctivement « c’est comme ça qu’il faut faire ».
En somme, votre enfant peut être gaucher par hérédité, mais il peut tout aussi l’être par l’influence de son environnement, de ses proches ou de ses camarades.
Existe-t-il encore des gauchers contrariés ?
C’est un fait, nous vivons dans un monde de droitiers. Que ce soit pour le matériel scolaire, les vêtements ou même la manière dont on tourne les pages d’un livre, tout est fait pour nous inciter à utiliser la main droite en priorité par rapport à la main gauche.
Les ciseaux classiques sont faits pour les droitiers, il en va de même pour les boutonnières des vêtements, le sens de circulation des voitures, etc. Bref, même si le temps où on forçait les enfants à être droitiers est loin, notre environnement peut encore créer ce que l’on appelle des « gauchers contrariés ».
C’est-à-dire que si vous laissez le libre choix à votre enfant pour l’utilisation de ses mains et qu’il a une dominance naturelle de sa main gauche, il utilisera tout de même sa main droite par commodité. Prenons un exemple : sans faire attention, vous placez systématiquement le verre d’eau légèrement à droite de l’assiette lors des repas. Par commodité, on prendra l’habitude d’utiliser la main droite pour le saisir. Autre exemple : en coloriant, l’enfant attrape un feutre avec la main droite et l’ouvre avec la main gauche puisque c’est sa main dominante, celle où il a naturellement plus de force. Le bouchon se trouve alors dans sa main gauche, ce qui peut le pousser à utiliser l’autre main pour manier le feutre. De cette façon et sans le vouloir, un enfant peut être incité à devenir droitier.
Au premier abord, ces petits événements ne se remarquent pas forcément, mais cela peut devenir problématique au moment de l’apprentissage de l’écriture. Montrez-vous donc vigilant dans sa petite enfance pour éviter de favoriser l’usage d’un côté plus qu’un autre.