Alors qu’il dormait relativement bien jusque-là, votre enfant se réveille désormais fréquemment durant la nuit. Il semble agité et peut même être en sueur. Si tel est le cas, il semblerait qu’il souffre de terreurs nocturnes. Très répandu, ce trouble du sommeil affecte en majorité les jeunes enfants jusqu’à 6 ans. À ce stade, leur cerveau apprend encore à gérer les différentes phases d’endormissement et c’est alors que la terreur nocturne intervient. Même si cela peut sembler impressionnant voire inquiétant, c’est en réalité une étape normale du développement de l’enfant. Pour mieux comprendre ce qu’il traverse, découvrez dans cet article ce qu’est une terreur nocturne, comment la reconnaître et comment réagir.

Terreur nocturne – définition, symptômes et conseils utiles

Terreur nocturne – définition, symptômes et conseils utiles

Qu’est-ce qu’une terreur nocturne et pourquoi cela touche les enfants ?

Comme indiqué en introduction, la terreur nocturne est un trouble du sommeil habituel associé à la petite enfance. L’enfant se réveille généralement dans les 2 heures suivant le coucher ou bien au milieu de la nuit.

Reconnaître une terreur nocturne

Pour reconnaître une terreur nocturne, observez d’abord le comportement de votre enfant durant ses « crises ». Par exemple, vous pouvez le trouver assis dans son lit, les yeux grands ouverts. Il ne semble pas vraiment réveillé et peut paraître perdu, voire incohérent ou parfois même agressif. Cela s’explique car il se trouve en réalité dans une forme de semi-lucidité. Il peut sembler terrifié, sans toutefois avoir conscience de ce qui se passe, puis il se rendort seul. Si en plus il n’a aucun souvenir de l’événement le lendemain matin, cela ressemble effectivement à une terreur nocturne.

L’âge auquel surviennent les terreurs nocturnes

Les terreurs nocturnes touchent certains adultes (moins de 2 % néanmoins), mais les enfants âgés de 1 an et demi à 4 ans environ sont les plus concernés. Après 5 ans, ce trouble se raréfie et quelques fois, il perdure jusqu’à 6 ans. Il n’y a rien d’inquiétant à cela puisqu’environ 40 % des enfants auront un jour été confrontés à ce problème avant 6 ans.

Cause et fréquence des terreurs nocturnes

Entre 18 mois et jusqu’à 6 ans, le cerveau de l’enfant est en plein développement. La gestion des différentes phases de sommeil n’est pas encore acquise et c’est donc le manque de maturité du cerveau qui provoque des parasomnies. Ce sont des troubles et comportements inhabituels apparaissant durant le sommeil. La terreur nocturne est l’un de ces troubles.

Elle se produit spécifiquement lors de la phase de sommeil profond lent, qui intervient par cycle, dans les 2 heures suivant l’endormissement et à nouveau en milieu de nuit.

Quelles différences entre terreur nocturne et cauchemar ?

La différence majeure entre une terreur nocturne et un cauchemar est que la personne touchée ne souvient généralement pas de la « crise » une fois qu’elle est passée. Au réveil, l’enfant peut se comporter tout à fait normalement et ne pas sembler affecté par son éveil nocturne. On peut dire qu’une terreur nocturne repart comme elle est venue, sans laisser de trace ni de souvenir !

À l’inverse, lorsque l’on en fait un cauchemar, même si on ne peut pas toujours le raconter en détail, on en a tout de même une image vague et on sait qu’on en a fait un. On en est conscient. Avec la terreur nocturne, ce n’est pas le cas.

L’autre point permettant de différencier cauchemar et terreur nocturne, c’est la présence de comportements inhabituels associés. La terreur nocturne peut provoquer une forme d’irritabilité, voire d’agressivité passagère lorsqu’elle a lieu. À la différence du cauchemar, elle peut aussi s’accompagner de crises de somnambulisme et de somniloquie : le fait de parler dans son sommeil.

Quels sont les facteurs aggravants pouvant engendrer des terreurs nocturnes ?

Si les terreurs nocturnes sont un phénomène tout à fait normal lié à la maturation du cerveau de l’enfant, certains facteurs peuvent néanmoins aggraver les crises ou les rendre plus fréquentes.

Changement dans les habitudes de sommeil ou de sieste

Les terreurs nocturnes peuvent s’amplifier à n’importe quel moment dès lors que le sommeil de l’enfant est décalé ou perturbé. Du bruit inhabituel, un changement d’heure ou de rythme soudain peut accentuer le phénomène.

C’est particulièrement visible pour certains enfants qui entrent à l’école ou changent de niveau de classe. S’ils n’y ont pas été préparés, le fait de ne plus pouvoir faire de sieste ou de ne pas pouvoir les faire au même rythme que d’habitude peut perturber leur qualité de sommeil le soir venu.

Pour pallier ces changements brusques, veillez à établir une routine avant de se coucher avec des rituels et une régularité dans les horaires en soirée.

Le weekend ou en vacances, l’idéal est de ne pas décaler l’horaire de coucher et de lever de plus de 2 heures par rapport au rythme habituel.

Maladie et prédisposition génétique aux terreurs nocturnes

Malheureusement, certains enfants ont naturellement une prédisposition génétique ou une maladie les soumettant à un traitement qui engendre des troubles du sommeil. Les terreurs nocturnes peuvent alors être causées par des médicaments qui affectent le système nerveux central. Dans ce cas, il faudra faire preuve de patience et apporter le plus de régularité possible dans la routine de sommeil et de couchage de votre enfant.

L’anxiété, le stress ou le mal-être de l’enfant

Un déménagement, un changement soudain ou un deuil peuvent notamment causer ce trouble du sommeil. Dans ce cas, il convient de traiter en premier lieu la cause de l’anxiété, du stress ou du mal-être de l’enfant.

Soyez à l’écoute de votre enfant et n’hésitez pas à consulter votre pédiatre si nécessaire.

La manque de sommeil, la fatigue prolongée ou la suractivité peuvent aggraver les terreurs nocturnes

Contrairement à une idée encore trop répandue, un enfant très fatigué ne va pas nécessairement avoir un sommeil lourd par la suite. Cela peut même être tout l’inverse. Priver un enfant de sommeil ou de sieste en journée en espérant qu’il dorme mieux la nuit est donc une fausse bonne idée. Il en va de même pour l’activité physique et sportive excessive ou qui interviendrait trop tard dans la journée.

On pense fatiguer son enfant pour qu’il dorme mieux, alors que cela peut générer de l’excitation et perturber la nuit à venir. Un tout-petit qui, au contraire, fait des siestes régulières et suffisantes aura généralement un sommeil nocturne continu et apaisé.

Que faire en cas de terreur nocturne ?

Même si votre enfant s’agite, parle ou bouge pendant la nuit, ne le réveillez pas et ne le touchez pas, même pour le bercer. Le mieux est de ne pas intervenir. S’il se réveille pour de bon, le fait de vous voir à ses côtés peut l’effrayer et lui faire sentir que quelque chose d’anormal ou d’inquiétant s’est produit.

Si vous êtes présent lors d’une phase de semi-éveil, vous remarquerez sûrement que son attitude est inhabituelle, voire étrange. Il peut paraître hébété et perdu. Si en plus vous lui parlez à ce moment-là, cela peut faire durer la crise au lieu de l’écourter. Laissez-le se rendormir seul. En règle générale, il ne se rend pas compte de ce qui se produit et retombe naturellement dans les bras de morphée sans aide.

Le lendemain, inutile de lui parler de sa crise en détail s’il ne vous en parle pas lui-même et ne paraît pas inquiet. En revanche, soyez présent si votre enfant pleure et vous appelle la nuit en étant lucide. Dans ce cas, il est probable qu’il s’agisse d’un cauchemar et non d’une terreur nocturne. C’est d’autant plus vrai s’il est capable de vous raconter son mauvais rêve.

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