Quelques fois, il arrive qu’un parent soit désemparé par la situation qu’il vit avec son enfant et a recours à la punition. Dans cet article, nous allons vous donner 15 alternatives à la punition. Attention : ne pas punir son enfant ne veut absolument pas dire qu’il est « l’enfant roi » et qu’il est libre de faire ce qu’il a envie…
Seulement, la pratique de la punition n’est pas vraiment efficace et surtout, est humiliante pour l’enfant.
Voici 15 solutions pour remplacer la punition :
Réorganiser son intérieur
Il arrive très souvent que vos yeux soient focalisés sur tous les faits et gestes de votre enfant, et que vous lui disiez toujours « Non, ne touche pas à ça ! » dès qu’il veut découvrir son espace. Afin que vous soyez plus serein et que l’enfant soit plus libre, il vous suffit de réorganiser et de penser votre intérieur également pour votre enfant, afin que votre domicile lui soit adapté.
Vous pouvez lire mon article à ce sujet : Organiser son intérieur pour un enfant âgé entre 3 et 6 ans.
Connaître les périodes sensibles
Si nous ne connaissons pas les périodes sensibles de l’enfant et ses étapes de développement, nous ne pouvons pas comprendre ce qui motive réellement leurs actions et comportements sans mal interpréter et juger faussement les choses.
En savoir plus sur les périodes sensibles.
Expliquer les règles
Il est important pour votre enfant et pour vous d’avoir des règles à la maison. Votre rôle est de les expliquer clairement, de façon précise à votre enfant, afin qu’il soit capable de les comprendre correctement. N’hésitez pas à répéter plusieurs fois les consignes si l’enfant n’a pas compris. Exemple : « Pour dessiner, on va sur le bureau. »
Lire mon article : La règle des 6 « C » pour faire appliquer les règles à la maison.
Proposer des activités artistiques/détentes
Nous le savons, l’art permet de nous aider à extérioriser. Vous pouvez proposer à votre enfant des ateliers danse/yoga/théâtre… Que vous ferez avec lui à la maison, par exemple. Par la danse, il pourra prendre conscience de son corps et dépenser son énergie ; par le yoga, il pourra prendre conscience de son corps, se détendre et canaliser son énergie ; dans les ateliers de théâtre, vous pouvez lui apprendre à exprimer les différentes émotions (joie, tristesse, colère…)
Exprimer ses attentes
« Il faudra peut-être répéter plusieurs fois les mêmes renseignements mais la répétition des renseignements transmet un tout autre message que la répétition des tapes. » – Faber et Mazlish
N’hésitez pas à répéter à l’enfant : « Je te demande de… » , « Je m’attends à… »
Oser exprimer ses émotions et accueillir celles de l’enfant
Comme tout le monde, il y a des jours où nous sommes plus fatigués que d’autres. Ces jours-là, au lieu de dire à votre enfant qui vous sollicite beaucoup : « Tu es fatiguant ! », vous pouvez tout simplement lui dire : « Je suis fatigué aujourd’hui. »
Il est tout aussi important d’accueillir les émotions de l’enfant : « Tu as le droit d’être en colère, mais tu n’as pas le droit de taper. »
Laisser les choses se faire naturellement et demander de réparer
Il arrive qu’un enfant renverse de l’eau ou casse quelque chose, par exemple. Il est important que quelques fois, vous laissiez les choses se faire naturellement, afin que l’enfant comprenne les conséquences de ses actes. Nous pouvons remarquer que si nous lui crions dessus en lui demandant de réparer ce qu’il a fait, l’enfant devient bloqué et ne sait plus quoi faire, ce qui complique la situation. Respirez un bon coup et rappelez-lui d’une voix calme mais ferme ce qu’il a fait et proposez-lui ensuite de réparer. Enfin, vous pouvez lui dire que vous attendez de lui qu’il fasse plus attention la prochaine fois.
Faire confiance à l’enfant et lui montrer
Il est important que l’enfant comprenne que vous avez confiance en lui, en lui donnant de petites tâches à réaliser, par exemple.
Remplir son réservoir affectif
Après un conflit, l’enfant a besoin de se ressourcer auprès de vous. N’hésitez pas à lui faire des câlins et des gestes affectueux. Le contact physique crée une décharge d’hormones de bien-être (endorphines et ocytocine) et aide l’enfant à se calmer.
Proposer à l’enfant des alternatives et choix fermés
Si vous refusez que l’enfant fasse quelque chose, n’hésitez pas à trouver une alternative à cela. Par exemple : « Je ne souhaite pas que fasses de la peinture sur la table basse, mais par contre tu peux en faire sur le bureau. » Les choix fermés sont également une bonne solution car l’enfant sera libre de choisir entre deux choses que vous aurez vous-même choisies. Par exemple : « Tu souhaites faire du dessin ou de la peinture ? »
Devancer le problème
Si vous devez sortir avec votre enfant, évitez de le couper dans son jeu en lui demandant d’aller mettre ses chaussures. Préférez le prévenir en lui disant : « Dans 10 minutes tu pourras arrêter de jouer et aller mettre tes chaussures s’il te plaît, on va partir. » Si l’enfant commence à se vexer, positivez la chose : « Super, il te reste encore 10 minutes pour jouer, profite ! »
Repérer les besoins
Il arrive qu’un enfant pleure, par exemple, sans justifier de raisons apparentes. Nous appelons souvent ça : « les caprices ». Seulement, il arrive qu’un enfant ressorte plus tard une frustration vécue quelques heures auparavant. A vous de chercher et repérer les causes de ses réactions.
Donner l’opportunité à l’enfant de chercher des solutions
Il est important que l’enfant voit qu’il ne doit pas simplement suivre vos règles. Montrez-lui que son avis compte aussi et proposez-lui de temps en temps qu’il trouve lui-même une solution. Par exemple : « Est-ce que tu aurais une idée pour que tu puisses faire de la peinture sans salir le sol ? »
Le parent et l’enfant parfaits n’existent pas.
Tranquillisez-vous, aucun parent ni enfant n’est parfait. Ne basez pas votre éducation sur ces principes rigides.
Échanger pour entretenir le lien familial
Vous pouvez mettre en place des petits temps d’échange avec votre enfant ainsi que toute votre famille pour parler de vos journées, vos vacances, pour exprimer vos émotions et vos ressentis face aux conflits, afin de trouver ensemble des solutions.
Prendre du temps pour soi
Il est important que vous preniez des moments pour vous, pour prendre soin de vous, afin de pouvoir être capable de prendre soin de l’autre. Ne laissez pas la fatigue, l’isolement et le stress vous gagner.
Bonsoir mon enfants et iperactif il ne mobeit pas .. de jette au sol a chaque fois que je lui dir non .. il se vexe sans arrêt.. je sais plus quoi faire il a 3 ans
Bonjour,
Vous pouvez parler avec une voix basse et très calme à votre enfant, vous asseoir à sa hauteur et lui expliquer pourquoi vous avez dit « non ». Ensuite, vous pourrez trouver (ensemble ou non) des alternatives à l’activité refusée. N’hésitez pas à lui présenter des activités de vie pratique (exemple : les versés), afin que votre enfant puisse apprendre à se concentrer longuement sur une activité, à développer sa motricité fine et surtout, pour qu’il puisse se canaliser. Vous trouverez dans l’article suivant des conseils qui pourront peut-être vous aider :
https://decouvrir-montessori.com/regle-6-c-faire-appliquer-regles-a-maison/
Très intéressant bravo
Heureuse que cet article vous plaise et vous parle. Je vous remercie !
Je rajouterai que les enfants de moins de 6 ans, ne comprennent pas la négation, le « ne pas » exemple : »Ne cours pas » il comprend « cours »… S’exprimer de façon positive est plus clair pour l’enfant. Dites plutôt « je préfère que tu marches ».
Bonjour,
Je vous remercie pour votre commentaire.
Je dirai que les enfants comprennent très bien mais comme vous écrivez si justement, il vaut mieux dire à l’enfant : « Je préfère que… », c’est beaucoup plus bienveillant et clair, tout à fait ! 🙂
Mon fils de 3 ans nous tape, mord ou tire les cheveux dès qu’il est content et excité. On a beau lui expliquer que c’est interdit de faire çà, mais 15min après il recommence. Que faire ?
Bonjour Madame,
Tout d’abord, vous pouvez lui demander si on l’a déjà tapé ou mordu à l’école, ou si un enfant fait ça dans sa classe. Puis, demandez-lui s’il aimerait que quelqu’un lui fasse cela, en général les enfants répondent non tout de suite et quand on inverse les rôles, ils comprennent un petit peu plus ce que peut ressentir la personne à qui on à tiré les cheveux, par exemple. Il est également important de dire à votre enfant que ce qu’il fait vous fait mal, et donc exprimer votre propre ressenti, avant-même de parler de règles de la maison.
Vous pouvez ensuite lui dire qu’il vaut toujours mieux parler, s’exprimer, dire ce qui va et ne va pas, au lieu de taper ou de mordre.
N’hésitez pas à consulter l’article suivant : https://decouvrir-montessori.com/regle-6-c-faire-appliquer-regles-a-maison/
J’espère que cela pourra vous aider.
Je vous souhaite une belle journée,
Fanny
Bonsoir,
ma fille de deux ans et demi commence sérieusement à l’affirmer (ex: elle dit non sans baisser les yeux, me fait du mal sans vouloir s’excuser, réussit à déjouer la fermeture de la grille du jardin et s’enduit dans la rue…) Etant contre le fait de « la mettre au coin », je vous remercie de m’indiquer une alternative Montessori lui montrant mon mécontentement sans pour autant la frustrer et l’isoler.
Cordialement
Bonjour Elodie,
Je vous envoie cet article qui devrait vous intéresser, surtout pendant cette période : https://decouvrir-montessori.com/comment-gerer-la-crise-des-deux-ans-terrible-two/
En espérant qu’il puisse répondre à vos questions.
En vous souhaitant un très bel après-midi,
Cordialement,
Fanny
Bonjour Fanny,
je suis agréablement surprise de tomber sur un blog aussi instructif.
Travaillez vous sur ses articles de manière autonome ou faites vous partie d’une équipe de professionnels ?
Je vous souhaite une bonne journée
Bonsoir Amandine,
Je vous remercie beaucoup pour votre touchant commentaire qui me pousse à continuer à transmettre les valeurs qui découlent de la pédagogie.
Je travaille de manière totalement autonome sur ce site, mais il arrive qu’une deuxième éducatrice écrive quelques articles.
En vous souhaitant une belle soirée,
Fanny
Bonjour
Notre fils de 7 ans réagit mal en nous prenant de haut en répondant, en chantant l’orque nous le reprenons, il crie fort et nous coupe la parole
Nous ne savons vraiment pas comment réagir
Il a une petite sœur qui prend exemple sur lui et ne savons pas comment réagir à cela malgré une charte de bienveillance établie ensemble ( pas de cris, je ne coupe pas la parole les parents et enfants )
Comment réagir ?
Bonjour Virginie,
La charte de bienveillance est une très bonne idée ! 🙂
Vous pouvez faire des petits ateliers émotions avec votre fils et avec vos deux enfants en même temps. Vous pouvez lui poser plein de questions sur sa vie à l’école et à la maison, sur ses relations (ami.e.s, frère/soeur, avec vous…), sur ce qu’il trouve positif et négatif autour de lui, et prendre en compte ses remarques, pour trouver ensemble des compromis et retrouver un vrai dialogue. Vous pouvez également faire un petit point de quelques minutes tous les jours, afin de savoir comment s’est passée sa journée, et qu’il vous dise par exemple ce qu’il a aimé vivre/faire, et ce qu’il a moins apprécié. Vous pouvez utiliser les couleurs en lui demandant quelle est, selon lui, la couleur de la colère par exemple, etc. Il y a également plein de petites idées ludiques pour rappeler aux enfants les règles de vie, comme les jeux de rôles ! 🙂
Il existe beaucoup de livres sur les émotions dans le commerce. Je vous conseil « Le grand imagier Montessori des émotions » pour un enfant de 7 ans.
En vous souhaitant une belle journée !
Prenez bien soin de vous en cette période spéciale,
Fanny
Bonjour
Maman d’un garçon de 8 ans et d’une fille de 11 ans, je suis un peu désemparée face à l’attitude de mon fils en dehors, quand il est en groupe, à l’école ou mouvement de jeunesse, il se mo’tre violent, blessant mais pas non plus d’une façon excessive mais c’est le petit garçon que je ne connais pas en notre présence.
Quand nous lui faisons la remarque, il dit « ben oui, je suis con… » et cela en s’énervent et pleurant.
Nous voudrions lui faire comprendre mais les punitions privatives ne nous attire pas ( l’écrire, création,..) on aimerait le responsabiliser.
D’avance je vous remercie
Bonjour Madame,
N’hésitez pas à trouver un moment calme pour échanger avec votre fils et lui poser des questions sur sa vie en classe. Il est peut-être possible qu’un camarade ait pu avoir des mots insultants envers lui (ou un professeur), et c’est pour cela, peut-être, qu’il aurait gardé cette étiquette… Les enfants sont très sensibles aux mots que l’on peut poser sur eux.
En vous souhaitant un très bel après-midi,
Fanny
Bonjour,
Merci beaucoup pour cet article tellement intéressant et instructif.
Ceci étant je ne trouve pas le comportement adéquat à avoir avec ma fille de 3 et demi. J’espère que vous pourrez m’aider, je suis désemparée. Cela fait plusieurs jours que ma fille teste les limites: nous lui répétons tous les jours les mêmes choses et elle ne nous écoute pas. Elle reproduit sans cesse les choses pour lesquelles nous avions demandé qu’elle arrête, toujours avec une explication. Dernièrement je lui ai dis que je n’en pouvais plus, que j’étais fatiguée et que j’avais envie de pleurer, je m’isole donc un moment. Plus tard dans la journée, elle joue avec les bretelles de sa chemise et je lui dit qu’on ne tire pas ainsi sur ses habits et lui explique pourquoi (ns sommes à table) certainement que j’ai soupiré puisqu’elle me regarde avec un petit sourire et me dit : vas-y, pleure maman ! Mon sang n’a fait qu’un tour et je l’ai puni (assise sur sa petite chaise « coin-reflexion »).
Je suis complètement désemparée et je ne sais pas comment réagir avec bienveillance. Pourriez-vous m’aider s’il vous plaît ? Merci
Bonjour Madame,
Je comprends tout à fait que cette situation soit complexe à gérer et, surtout, n’ayez aucun culpabilité : vous êtes un être humain, et cela est normal de ressentir tout cela !
Petite astuce : les enfants à cet âge-là, ne comprennent pas toujours la négation, et test toutes les limites ; cela peut paraître tout bête, mais vous pouvez remplacer « ne cours pas » par « marche, s’il te plaît. » A force, votre fille comprendra sûrement toutes les règles de vie à la maison. 🙂
Je vous laisse ci-dessous trois articles qui pourraient sans doute vous intéresser :
https://decouvrir-montessori.com/accompagner-enfants-emotions/
https://decouvrir-montessori.com/regle-6-c-faire-appliquer-regles-a-maison/
https://decouvrir-la-parentalite.com/la-regle-des-6-c-pour-faire-appliquer-les-regles-a-la-maison/
En vous souhaitant une belle journée,
Fanny
Bonjour,
Mon enfant de 5 ans réagit de façon violente à la maison envers nous: cris, gestes irrespectueux, tape et tire les cheveux. J’entends et comprens que cela arrive lors des frustrations mais je ne sais plus comment réagir et ne pas arriver aux punitions. A l’école c’est évidemment pas comme ça puisqu’elle « serait grondée et punie » comme elle me le dit. Merci d’avance
Merci pour ces articles très efficaces, concis et rassurants.
Ici ma fille de 2 ans est infernale avec son petit frère de 4 mois. Elle lui fait mal volontairement dès que j’ai le dos tourné et pleure e jalousie quand je lui donne le sein.
J’essaye de ne pas punir ni m’énerver car je comprends que c’est dur pour elle mais je me sens faible et elle en abuse.
En sortie, elle s’échappe de la pousette et pars en courant tandis que j’ai le bébé en écharpe de portage.
Dans les magasins elle attrape tout ce qu’elle peur etc… les sorties sont devenues un enfer.
Et à la maison c’est surveillance continue et crises de larmes et de rage. (Aussi bien elle que moi).
Pas facile.