Les enfants ont du mal à gérer leurs émotions et les réactions liées à celle-ci car leur cerveau est encore immature
. Le cortex préfrontal permettant de contrôler les émotions ainsi que les impulsions commence sa maturation qu’entre 5 et 7 ans.
Si l’enfant n’est pas accompagné dans ses émotions, ni qu’aucun adulte ne l’aide à mettre des mots sur ses émotions, alors il aura beaucoup de mal à gérer son stress et cela pourra développer son agressivité. De ce fait, l’enfant risque d’enfouir ses émotions et par conséquent, de ne plus ressentir d’empathie pour les autres et lui-même.
En revanche, si l’enfant est accompagné dans ses émotions, et si nous l’aidons à développer son intelligence émotionnelle afin qu’il puisse mettre des mots sur celles-ci et à écouter son corps, alors il sera plus apte à s’adapter et à comprendre ce qu’il se passe pour lui et pour les autres.
Accompagner l’enfant dans la gestion de ses émotions aura un impact direct sur son comportement social.
Les différentes émotions
Les émotions sont des conséquences. La cause est la non-satisfaction.
Dans son livre « L’intelligence émotionnelle », Daniel Goleman cite les émotions suivantes :
L’amour, le plaisir, la surprise, la tristesse, la peur, la honte et le dégoût.
Ce que l’adulte peut apprendre à l’enfant
Grâce à différentes activités que nous verrons ci-dessous, nous pouvons aider l’enfant à verbaliser ce qu’il ressent. De ce fait, l’intensité de ses ressentis sera moins forte. Il est également important de lui apprendre que les émotions qu’il ressent ne sont pas catégorisées comme positives ou négatives, elles sont, tout simplement.
Bien sûr, elles ont deux tonalités : positives et négatives. Ces émotions sont indispensables à la vie de tout être humain car elles nous permettent d’identifier nos besoins et nous permettent de prendre la prise de décisions. Nous pouvons faire comprendre à l’enfant qu’il est primordial de ne pas enfouir ses émotions car un jour, elles pourront ressentir avec plus d’intensité.
Comment accompagner les enfants à vivre leurs émotions ?
Les maîtres-mots sont l’empathie, l’écoute active et la bienveillance. Il est également important que les adultes soient des exemples pour les enfants qui les imitent automatiquement. N’hésitez pas à faire des câlins à l’enfant, le contact physique stimule la maturation du cerveau de l’enfant. Enfin, la lecture et le jeu sont essentiels afin que l’enfant puisse extérioriser et verbaliser ses émotions.
Les activités à faire pour accompagner l’enfant dans ses émotions
La reformulation
Il est important de montrer à l’enfant que nous voyons et comprenons ce qu’il vit, en mettant des mots sur ses émotions.
Exemple : « Tu as le droit de pleurer, c’est normal et ça va te faire du bien » ; « Tu as l’air surpris ! » ; « Je vois que tu as eu de la peine quand » ; « Qu’est-ce qui te fait peur exactement ? » ; « Tu veux venir me faire un câlin ? » ; « Je t’aime ! » …
Les discussions
Tout d’abord, il est important d’être à l’écoute de votre enfant et d’éprouver de l’empathie envers ce qu’il est en train de vivre. Si l’enfant est énervé, par exemple, vous pouvez lui poser des questions sur son quotidien, peut-être a-t-il vécu quelque chose à l’école dans la journée ou peut-être vit-il une période difficile dans votre famille (déménagement, arrivée d’un autre enfant…). Puis, vous pouvez reformuler ce qu’il vit en disant par exemple : « Tu es donc énervé car Mathilde n’a pas souhaité te prêter son jouet. »
Les livres
Il existe un grand nombre de livres qui parlent des émotions. L’enfant peut donc s’identifier à un personnage et aux évènements qu’il vit, car l’enfant lui aussi est susceptible de vivre ces évènements. Lisez-lui un livre et échangez avec lui sur ce qu’il vient de voir et d’entendre.
La roue des émotions
Pour commencer l’apprentissage du vocabulaire des émotions, vous pouvez fabriquer une roue en notant le nom des différentes émotions et/ou en rajoutant les smileys correspondants. Vous pouvez demander à l’enfant de donner une couleur à chaque émotion et ajouter une aiguille que l’enfant pourra bouger à sa guise suivant l’émotion qu’il est en train de vivre. S’il est heureux, il tournera l’aiguille sur la case correspondant à son humeur.
Le jeu des mimes
Afin d’aider l’enfant à reconnaître les émotions qu’il vit, vous pouvez jouer au jeu des mimes avec lui. Vous lui montrerez comme vous aussi pouvez être triste, heureux ou en colère en lui faisant deviner l’émotion que vous jouez, et vice-versa.
Jeu de cartes : communication émotionnelle
Il existe un jeu de cartes permettant à l’enfant de communiquer sur ses ressentis agréables ou non. Exemple : « Raconter la chose qui m’a fait le plus rire » ; « Raconter la chose la plus triste que j’ai vécue », etc…
L’art thérapie
A travers l’art, l’enfant peut exprimer ses ressentis. Il peut danser pour se défouler, faire du théâtre avec vous et jouer un rôle d’enfant heureux, triste ou énervé suivant les émotions qu’il vit. L’enfant peut dessins ou peindre, par exemple. Il existe une multitude d’activités artistiques différentes qui permettront à l’enfant d’extérioriser et d’exprimer ses ressentis.
Ce qu’il faut éviter de dire à l’enfant
En exprimant ce genre de phrases à l’enfant, son estime de soi va baisser, tout comme sa confiance en lui-même. Il peut se sentir incompris et différent alors qu’il passe comme nous, par toutes sortes d’émotions qu’il n’est pas encore capable de contrôler ni tout simplement de poser des mots sur celles-ci.
« Arrête d’être triste, il n’y a pas de quoi l’être. »
« Tu n’es pas un bébé, alors arrête de pleurer. »
« Réagir comme ça, c’est être faible. »
« Ça ne sert à rien d’avoir peur ! »
En résumé
L’enfant n’est pas encore capable de gérer ses émotions ni de les exprimer correctement, en mettant des mots dessus. Notre rôle donc d’accompagner l’enfant dans les émotions qu’il vit, en l’écoutant (empathie) d’abord, en lui montrant que nous ne le jugeons pas et que nous sommes là pour lui (présence et réconfort moral et physique), puis en lui proposant des livres et des jeux qui vont lui permettre d’apprendre à reconnaître ses émotions naturelles, et à essayer d’apprendre petit à petit à les gérer.
De cette façon, il sera lui aussi empathique à son entourage, s’il apprend à reconnaître ses propres émotions. Enfin, il est important de ne pas perturber l’estime et la confiance qu’il a pour lui-même, en entravant ses émotions avec des mots brusques comme ci-dessus, qui pourront lui donner le sentiment d’être incompris et d’être rejeté, car il vit une émotion qu’il n’est pas encore capable de distinguer et de contrôler.
Bonjour !
Je suis Educatrice de Jeunes Enfants à l’hôpital d’enfant de Saint-Denis, Réunion. Je souhaiterais vivement bénéficier de la formation que vous proposez.
Serait-il possible d’avoir un devis svp? Ainsi que le programme de formation (horaires, déroulé,e etc …)?
Bonjour Madame,
Notre guide Montessori sortira en ligne très prochainement, et vous pourrez le lire et étudier tout ce qui le compose quand vous souhaitez, au rythme que vous souhaitez. Je vous invite donc à laisser votre adresse mail dans notre newsletter afin d’être tenue au courant de la sortie en ligne de la formation.
En vous souhaitant une belle journée,
Fanny
Je suis tres heureureuse de savoir qu’il existe ce type d’enseignement. Il est plus qu’important aujoyrd hui de revenir sur l’essentiel. C’est à dire soi. Un enfant est un individu à part entière et a plus que besoin que l’adulte le respecte en tant que tel et cela passe bienentendu par le respect de ses émotions en l’occurrence. Ses besoins doivent êtres entendus et compris au même titre que ceux que réclame l’adulte à l’adulte. La méthode montessori est à mon sens celle qui respecte le plus l’enfant dans son essence et de fait la plus naturelle. Un grand merci à tout ceux qui l’ancienne.
Bonjour,
Je suis maman de 2 garçons, Ethan 5 ans et demi et Eliott 2 ans.
Je traverse une période assez dure avec Ethan, qui en plus d’être plutôt hyperactif est assez émotif et débordant.
La relation fraternelle est plutôt positive, il est attentionné et bienveillant avec son petit frère, néanmoins, il est constamment en train de le chercher pour jouer ou pour faire des activités qui sont parfois dangereuses ou qui sont interdites. Ces activités peuvent très bien se passées, comme peuvent déclencher des tornades d’excitations qui sont difficiles à faire redescendre pour les 2.
Il est donc réprimandé la plupart du temps et est invité à aller s’occuper dans sa chambre pour se calmer un peu.
Mais je sens chez lui une frustration grandissante et il est très régulièrement en train de faire des choses qui lui sont interdites. En recherche d’attention ?
Malgré de longues discussions pour lui expliquer ce qu’il a le droit de faire et ce qu’il n’a pas le droit de faire et pourquoi il n’a pas le droit, il les fait quand même.
J’ai mis en place avec lui des règles de vie à la maison et des règles de bons comportements à adopter en remplacement des mauvais comportements qu’il peut avoir. Ces règles ont été écrite avec ses mots à lui et c’est lui qui à systématiquement remplacer les mauvais comportements par les bons (exemples : entraîner mon frère dans des bêtises = jouer avec mon frère aux voitures ou lui lire un livre ). Je n’ai donc pas interféré avec mes mots et mes idées d’adultes.
Malgré tout ça, je me fâche tous les jours, je le puni dans sa chambre tous les jours et j’en viens même à pleurer en face de lui de rage qu’il n’arrive pas à écouter et respecter des consignes simple comme « calme toi s’il te plaît » « arrête de courir dans la maison » « laisse ton frère jouer tranquillement » … Il me dit qu’il n’y arrive pas, ou qu’il à oublié.
Eliott est capable de s’occuper seul et calmement, et Ethan est une vrai tornade d’énergie que je ne sais plus contrôler.
J’en suis arrivée à un stade ou je n’ai plus envie de faire quoi que ce soit avec lui, même les câlins sont difficiles pour moi, probablement parce que je ne suis pas apaisée de la situation quotidienne que je vis avec lui.
Avez vous des conseils pour moi ?
Merci
Sarah
Bonjour Sarah,
Je comprends tout à fait la situation qui, en effet, ne doit pas être simple pour vous à gérer et cela est normal que vous puissiez craquer car vous avez, vous aussi, vos propres émotions. 🙂
Je vous laisse un article que j’ai écris qui pourrait, je l’espère, vous aider :
https://decouvrir-montessori.com/regle-6-c-faire-appliquer-regles-a-maison/
N’hésitez pas à m’écrire de nouveau si cela perture.
Concernant les interdictions, l’idéal est d’enlever la négation (car les enfants ont, justement, envie de braver les interdits). Par exemple, au lieu de dire : « Ne cours pas ! », mieux vaut dire : « Marche, s’il-te-plâit ». Ce sont quelques fois des petites choses toutes simples qui peuvent changer les choses.
N’hésitez pas non plus à exprimer à vos enfants vos propres émotions : « JE me sens triste/JE me sens en colère à cause de la situation… » Sans être dans l’accusation.
Enfin, n’hésitez pas à passer le relais à un autre adulte et à vous accorder un moment de calme pour vous, cela est primordial pour votre propre équilibre de maman. 🙂
Je vous souhaite de beaux moments avec vos enfants, ainsi qu’un très bel après-midi,
Fanny
Bonjour, j’ai un fils de 26 mois, il a toujours été très calme. Mais depuis quelques mois il tape, mord, jette les jouets sur les copains de la mam. Même à nous, ses parents. Il ne jure que par le « non ».
Je ne sais plus quoi faire.
Mes enfants ont des jumeaux de 2 ans , une fille Chiara , un garçon Hadrien
Celui-ci ,hurle et pleur la nuit en s agitant sur les barreaux de son lit
La maman l emmène chez un psychiatrie ou celui ci préconise de laisser l’enfant pleurer , après lui avoir dit gentiment qu il 3st temps de dormir
Au bout de trois jours les choses rentreront dans l ordre
Moi grand mère , je suis effarée par l ordonnance de ce psychiatre qui pour moi est tyrannique
Nous sommes domicilié au dessous de l’appareil de nos enfants
Entendre mon petit fils hurele de peur ou de tristesse m’ est insupportable
Bonjour Madame,
Un enfant de deux ans qui est (encore) dans un lit à barreaux peut totalement réagir de la sorte, cela est normal. A deux ans, les enfants peuvent traverser certaines crises, comme le terrible two, et ces changements peuvent être importants pour eux ; c’est à ce moment-là qu’ils ont encore plus besoin de soutien émotionnel. L’idéal pour un enfant est le lit au sol, sans barreaux, afin qu’il puisse devenir autonome et avoir un visuel complet sur sa chambre. Je vous laisse un article ci-dessous concernant ce qu’à dit le psychiatre : « laisser pleurer l’enfant », qui n’est pas une bonne chose du tout, bien au contraire.
https://decouvrir-montessori.com/faut-il-laisser-pleurer-le-bebe-avant-de-dormir/
N’hésitez pas à dire à votre fille qu’il existe plusieurs sites comme le mien, qui donnent des conseils sur la petite enfance et les petits tracas du quotidien, qui accompagnent autant l’enfant que les parents. La maman peut également faire appel à son pédiatre ou médecin traitant, mais un psychiatre qui donne ce genre de conseils et une ordonnance (!) pour une chose qui est normal vu l’âge et le contexte de sommeil de l’enfant peut faire peur, et je vous comprends totalement. Le sommeil est une étape importante, et accompagner l’enfant par son écoute et sa présence est nécessaire.
Je reste à votre disposition.
Bien à vous,
Fanny