Éduquer Sans Punir

Pendant de très nombreuses années, si ce n’est pas depuis toujours, la punition était aux yeux de la société, gage de bonne éducation. Les enfants étaient punis en recevant des privations ou même des châtiments corporels. Mais qu’en est-il aujourd’hui, dans un monde où les pédagogies alternatives ont réussi à trouver une place ?

La punition altère la confiance en soi de l’enfant

Si l’on puni un enfant parce qu’il a mal fait ses devoirs, par exemple, c’est comme si on lui posait l’étiquette « cancre » sur le front. Si nous punissons ceux qui ne sont pas admis, qui ne se conforment pas, alors l’enfant se sentira rejeté et non accepté tel qu’il est. A force, il pourra intégrer que l’étiquette « cancre » que nous lui avons posée est la sienne, et elle prendra le pas sur sa vraie personnalité.

La punition n’est pas efficace

La punition sanctionne un geste, mais ne répare pas la cause

. Si un enfant tape ou cris, l’adulte va le sanctionner en lui donnant une punition parce qu’il a jugé ces gestes intolérables. Seulement, punir l’enfant ne l’empêchera pas de recommencer son geste plus tard, mais le punir n’aidera pas ni l’adulte, ni l’enfant à comprendre le pourquoi de son geste. Si l’enfant cri, tape ou pleure, il lance des messages. C’est peut-être sa seule façon de communiquer et de se faire comprendre à ce moment-là, car il n’a pas toujours les mots pour exprimer ses émotions. C’est à nous, adulte, de décoder ses messages et d’essayer de comprendre les émotions que traverse l’enfant. Il peut être fatigué ou frustré… Il peut avoir besoin de calme, etc.

Quelles sont les solutions pour éviter de punir un enfant ?

« Pourquoi s’étonner que nos enfants pensent à se dédouaner, à se déresponsabiliser plutôt qu’à chercher des solutions pour régler les problèmes qu’ils rencontrent ? Nous les avons habitué à la punition en réponse à leurs comportements inappropriés plutôt que de trouver des moyens de les régler ou que faire amende honorable. » Faber et Mazlish

Décoder le message

– Si l’enfant cri, tape ou a un geste déplacé, c’est qu’il exprime un besoin par ce biais. Il faut à ce moment-là, réfléchir à la situation actuelle de l’enfant : est-ce que tout va bien à l’école ? Y a-t-il eu un changement dans sa vie ces derniers temps ? N’hésitez pas à vous isoler dans un endroit calme avec l’enfant pour discuter avec lui, en lui posant des questions qui pourront dénouer la situation.

Répondre aux besoins de l’enfant – L’enfant peut tout simplement avoir faim, ou avoir besoin de se reposer, et c’est important de respecter son propre rythme. L’enfant peut avoir un besoin affectif, et vous lui apporterez en étant présent(e) pour lui, pour l’écouter, lui faire un câlin…

L’écoute et l’empathie – Il est important d’accueillir les émotions de l’enfant, même si vous ne partagez pas celles-ci, sans les juger et sans transformer ce qu’il nous dit en analyse. Vous pouvez simplement reformuler ce que dit l’enfant : « Tu as dis que… Est-ce bien ça ? ; Tu penses que cet événement est… ; Tu aimerais faire… ». En agissant de la sorte, vous aiderez l’enfant à trouver lui-même des solutions.

La conséquence réparatrice – Une fois que les besoins de l’enfant sont remplis, vous pouvez lui demander de réparer ce qu’il a fait en lui proposant plusieurs alternatives. Cela s’appelle la conséquence réparatrice. Le but est de faire comprendre à l’enfant la conséquence de ses actes. La différence entre la punition est la conséquence réparatrice, c’est que l’adulte n’imposera pas sa punition mais laissera à l’enfant le choix de la manière dont il va réparer ce qu’il a fait. L’enfant pourra alors nettoyer s’il a fait tomber quelque chose par terre, ou demander pardon à quelqu’un s’il l’a blessé, à sa manière : par un bisou ou un dessin, par exemple.

Rappeler les règles de la maison – Si vous avez établi des règles bien spécifiques chez vous, il est important de les rappeler calmement à l’enfant.

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