Quand on parle d’école Montessori et plus particulièrement de maternelle Montessori, on imagine quelques fois une salle de classe avec du matériel en bois et de la vaisselle, mais sans savoir en quoi consiste concrètement son fonctionnement. Alors quelles sont les différences entre maternelle Montessori et école publique ? En quoi leurs pratiques sont-elles si opposées ? Il est bon de prendre en compte la pédagogie, la posture de l’adulte et même le planning de la journée pour comparer. Pour mieux comprendre, étudions donc les différences essentielles des deux systèmes pédagogiques.

La principale différence entre maternelle Montessori et école publique : l’individualisation

La principale différence entre maternelle Montessori et école publique est la place donnée à l’individualisation.

En maternelle classique, le fonctionnement par ateliers tournants est le plus répandu en ce qui concerne les temps dédiés aux activités dites scolaires. Les élèves sont dispatchés par groupes, généralement de 5 à 8 élèves, en fonction de l’effectif de classe. D’ordinaire, l’organisation est la suivante : un premier groupe est positionné auprès de l’enseignant pour une activité assez guidée (notion mathématique, écriture, etc.). Un second se trouve auprès de l’ATSEM (Agent Territorial Spécialisé des Ecoles Maternelles) si la classe en a un, pour une activité surveillée. Les autres sont en autonomie occupés à des activités faisables sans l’appui d’un adulte.

Globalement, au sein d’un atelier, les enfants doivent tous atteindre le même objectif et travailler la même notion simultanément.

En Montessori, le fonctionnement est tout autre. Les enfants sont guidés vers des activités individuelles en fonction de leur niveau de compétences et de leur appétence par domaine d’apprentissage.

À l’inverse du fonctionnement en ateliers tournants, il n’est pas possible de se comparer aux autres élèves ni même de copier. En effet, les activités sont présentes en exemplaire unique en classe Montessori. En clair, un enfant peut travailler des notions mathématiques tandis que son voisin mène un atelier de vocabulaire.

En somme, le modèle d’apprentissage est collectif dans le public tandis qu’il est individualisé en maternelle Montessori.

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Un planning plus flexible en maternelle Montessori

Le fonctionnement par ateliers individuels des maternelles Montessori offre plus de flexibilité dans l’élaboration du planning. Peu importe si un élève travaille les grandeurs pendant 10 minutes pendant que sa voisine se concentre avec de la motricité fine pendant 35 minutes. Ici, on n’est pas « bloqué » par la nécessité de faire tourner les ateliers entre chaque groupe d’élèves. En plus de cela, les plages horaires dédiées aux ateliers individuels sont assez longues en Montessori (entre 1h30 et 3h d’affilée) et permettent à chacun d’expérimenter plusieurs activités.

En revanche, dans le public, le planning peut être plus rigide dans le sens où le fonctionnement collectif oblige à délimiter un temps de travail pour chaque activité afin de mener à bien les roulements.

Un fonctionnement par groupe d’âge en Montessori et par niveau en école publique

L’autre point essentiel permettant de différencier maternelle Montessori et école publique repose sur la manière de constituer les classes. En école publique on trouvera les toute petites, petites, moyennes et grandes sections, de 2 ans environ jusqu’à 6 ans. En Montessori on aura le Nido (de bébé jusqu’à 2 ans) qui est l’équivalent de la crèche où les enfants sont groupés selon leur niveau d’autonomie et la tranche 3-6 ans.

En maternelle standard, les enfants sont donc différenciés par niveau, même s’il n’est pas rare de trouver des classes multi niveaux, surtout dans les petites communes. Cela dépend aussi de la possibilité ou non d’affecter un ATSEM à plusieurs classes, en fonction du budget de la ville. On évalue donc les élèves en fonction des attendus de leur niveau et des attendus de fin de cycle et le programme est établi par niveau de classe.

En classe Montessori, on regroupe les enfants par âge et non par niveau. Ainsi, il n’est pas question de redoublement ni d’activité en fonction du niveau de classe. Cela donne la possibilité aux enfants ayant besoin de temps de pouvoir progresser sans devoir se comparer aux camarades du même âge tandis que les plus à l’aise peuvent avancer sans attendre le passage en classe supérieure. La classe multi âges permet finalement de s’adapter plus facilement au rythme de chacun. L’évaluation se fait tout au long du parcours scolaire en fonction des attendus de la tranche d’âge.

Deux postures de l’adulte différentes en école Montessori et en école classique

La posture de l’adulte est bien différente en école Montessori par rapport à l’école classique. L’un est un guide tandis que l’autre est un maître, mais dans les deux cas, l’adulte représente l’autorité.

En école classique l’adulte est le « maître », autrement dit c’est lui qui dirige la classe et dicte le programme des activités ainsi que leur déroulé. La journée va s’articuler autour d’un planning d’activités qui vont se succéder selon les modalités envisagées par l’enseignant. Cela permet d’avoir un cadre clair et structuré, mais cela laisse également moins de place à l’expérimentation et à l’affirmation de soi pour les élèves.

En école Montessori, on va plutôt parler d’ « éducateur ». Son rôle est de mettre les enfants en activité, car contrairement aux idées reçues, il n’y a pas d’enfant roi ni de place pour l’oisiveté, même en maternelle. On respecte les temps de repos et d’observation de l’activité des autres, mais on cherche avant tout à faire monter les enfants en compétence.

Une fois qu’un atelier individuel a été présenté à un enfant et que le déroulé en est compris, il peut le réaliser en autonomie. Lorsqu’un enfant est en activité, l’éducateur se place donc en posture d’observateur et non de « maître ». Il n’intervient que si l’enfant demande de l’aide ou s’il fait un usage dangereux ou inapproprié du matériel. Il est davantage un guide.

Le coût de la maternelle Montessori par rapport à l’école publique

Le dernier point que nous aborderons est aussi le plus délicat puisqu’il est question d’argent ! Soyons clairs, hormis pour l’achat des fournitures scolaires et la participation aux sorties, le coût de l’école publique est relativement maîtrisé. Nous ne parlons pas ici des temps d’activités périscolaire ou de la cantine, simplement du temps consacré à l’instruction des enfants.

En revanche, le prix d’une maternelle Montessori est assez élevé. Il faut compter environ 500 euros par mois en moyenne, ce qui est conséquent avouons-le.

Pour savoir si la maternelle Montessori est le meilleur choix par rapport à l’école publique, voyez si l’effort financier qu’elle demande est supportable pour vous et si c’est ce dont votre enfant a besoin. N’hésitez pas à prendre contact avec une école Montessori, d’autant que beaucoup proposent des portes ouvertes. Cela peut être l’occasion d’en apprendre plus sur leur fonctionnement et de percevoir concrètement les bénéfices envisagés pour votre enfant.